PROLOGUE
Après avoir pris un bon coup de matraque dans la gueule, un néosyndicaliste qui néosyndicalisait comme un malade dans son lycée paumé dans la brousse se dit en lui même :
"Putain ! ça craint de faire des manifestations ! Vais-je opposer au matraques du néolibéralisme mes charentaises libertaires ?"
Puis, il retournait à ses pensée. Il avait une putain de bosse qui lui faisait un mal de chien.
Alphonse de la Crépinette de Port, puisque c'est de lui dont il s'agit, c'était fait rétamer la gueule pendant la manifestation qu'il avait organisée, lui et les autres membres de son bureau fédéral, c'est à dire trois ploucs à tout cassé, mais qui croyaient en la Grève illimitée comme d'autres croît en dieu : comme des malades.
Mais la manifestation avait mal tournée : à force de sauter comme des cabris, ils avaient fini par énerver les services d'ordre qui s'avisèrent de décentraliser les manifestants à coup de matraque. Cinq minutes plus tard, la rue était à nouveau ouverte à la circulation, les manifestants étaient tous rentrés chez eux, et Alphonse de la Crépinette qui gisait par terre comme un clochard fut envoyé immédiatement à l'hosto. Là, le médecin de garde, spécialisé dans le traitement de la constipation chronique chez les babouins, crut qu'Alphonse était en train de faire une crise de constipation cérébrale. La justesse de son diagnostic était faussée par la syndicalisation d'Alphonse : il n'était pas constipé, il était syndiqué.
Il lui injecta à haute dose un anti-constipant qui ne tarda pas à faire effet : On dû installer Alphonse au dessus de la cuvette des chiottes en permanence car il avait des flux de ventre 24h/24.
-Il va jamais se vider les boyaux ! disait une infirmière.
-Il en a de la merde dans les tripes ! disait une autre.
-C'est un vrai sac à merde ! conclut une autre.
Les médecins, devant cette chiasse syndicale prirent le parti d'attendre que ça passe :
- Vous devez être content, lui dit un médecin qui constatait les dégats un jour où Alphonse après avoir largué une caisse c'était chié dessus sans avoir eu le temps de baisser son froc, vous avez une chiasse illimitée !
C'est alors qu'Alphonse de la Crépinette de Port décida d'écrire pendant qu'il serait coincé dans les chiottes, l'histoire authentique du Petit Sudard, pour l'édification des générations futurs d'illuminés de l'Illimité post-Sud. On doit considérer que ce syndicaliste de la Néosyndicalité avait mis toutes ses tripes, c'est le moins qu'on puisse dire, dans cet ultime ouvrage.
La chiasse ayant eu raison d'Alphonse de la Crépinette, il rejoignit sa dernière demeurre syndicale. Après un vote unitaire, le Syndicat Sud Constipation inscrit cette épitaphe sur la tombe du grand homme :
"Ci-git Alphonse de la Crépinette de Port, victime innocente de l'invasion néolibérale"
Dans la nuit, une bande de racaille, forcément néolibérale, ajouta en complément :
"Après avoir fait chier tout le monde sans raison, la chiasse finit par avoir raison de lui"
C'est après avoir désinfecté la chambre d'hopital dans laquelle Alphonse avait vécu les derniers mois de sa vie qu'une infirmière trouva sous le matela un cahier qu'elle transmit à sa chef de service qui le transmit au médecin de garde qui le transmit au médecin de service qui le transmit au responsable de la propreté qui fit une réunion et décida de le balancer à la poubelle.
Un clodo qui passait par là trouva dans une poubelle, pendant qu'il y cherchait son déjeuné, ce cahier ou les lettres SUD était en gros. Ayant un peu d'instruction, il voulu lire ce qui était écrit dans ce mystérieux cahier. Mais à peine avait-il passé trois pages qu'il se mit à sauter comme un cabris en poussant des cri effrayants, en bavant comme un chien enragé. On le piqua le soir même malgré les protestations des associations de défense de l'environnement urbain.
On signala dans la presse trois autres cas similaires : un plombier s'était mis un tuyau dans un orifice qui n'était pas prévu pour cet usage ; un chien errant s'était fait écrasé par une voiture en arborant un badge "en grève" et un passant reçu un coup de matraque d'un inconnu qui passait par là.
C'est alors qu'Ang Reulter décida de mener son enquête. Il ne lui fallu pas longtemps pour retrouver ce cahier maudit et d'en retracer l'histoire. Il recueillit les témoignages des personnel de santé entre les mains desquels le cahier d'Alphonse de la Crépinette était passé.
Après avoir pris des précautions extrordinaires conre les effets mortels de ce Cahier, il décida d'en atténuer la toxicité en réécrivant l'histoire du Petit Sudard, pour l'édification de l'humanité.
C'est ce texte qui vous allez lire désormais. Cependant, nous en déconseillons la lecture à ceux qui serait déjà atteint par le Syndrome Sud, dit aussi "maladie du cabris", et nous recommandons la plus grande prudence aux internautes qui se lanceraient dans la lecture des pensées intimes d'un Sudard.
Pour des raisons sanitaires évidentes, les pages du Cahier d'Alphonse de la Crépinette de Port seront mis en ligne que progressivement, le temps que nous puissions vérifier leur non-toxicitée à l'égard des non-illuminés.
Cordialement,
Ang Reulter
Lh'istoire du Vilain Petit sudard commence ainsi :
"Il
y avait, dans le Pays de Sud, un petit Sudard qui s'appelait Sud. Chez
lui Tout était à Sud : sa maison était orientée au sud, il ne lisait
que les revues Coté Sud, il ne lisait que les livres édités chez Actes
Sud, il n'allait qu'au restaurant Plein Sud, à Lyon, sa montre
indiquait l'heure Sud.
Dans le Pays de Sud, il était une vertu cardinal que d'être complètement à l'Ouest : on disait être à Sud.
Le petit Sudard mangeait Sud, buvait Sud, pissait Sud, chiait Sud.
Le petit Sudard ne parlait, ne pensait, ne délirait qu'en sud, la langue de bois des Sudards..."